Or donc, nous sommes en 2024, le changement climatique est là. Il a toujours été là, bien avant que je sois né, mais à présent à présent il a quitté les coulisses, pour prendre le devant de la scène : même les conflits sanglants ne parviennent à l’éclipser. L’année passée était la plus chaude jamais enregistrée, cette année battra probablement le record.

La vie continue, comme en 1938, quelqu’un avait sauvé la paix. Les choses vont mal, mais c’est ailleurs, et l’économie peut continuer à tourner. Certains construisent leur petites lignes Maginot : une communauté à Salisbury dans le Massachusetts, a dépensé plus d’un demi million de dollars pour déplacer 14’000 tonnes de sables. La dune ainsi constituée devait protéger 15 maisons de vacances de la mer qui monte, des tempêtes chaque années plus violentes, elle a été entièrement emportée en trois jours. Les habitants ne croient pas au changement climatique, mais espèrent que l’état leur viendra en aide.

Peut-être qu’ils recevront de l’aide, peut-être que non. Gigantesques incendies, cultures dévastées par la sécheresse, zones inondables et inondées, stations de ski sans neige, la retraite à déjà commencé, mais on peut prétendre qu’elle n’est pas là, on peut faire de grand discours que l’on reconstruira, qu’à force de pompes, de digues et d’ingénierie, on pourra reconquérir. Mais tout cela coûte de l’argent, des resources, les assurances et les scientifiques ont déjà fait la calcul, les politiciens devront s’y résoudre, il faudra faire des choix, discuter de ce qui est réellement essentiel, important. Chaque ingénieur qui élargit une autoroute pour y faire rouler plus de SUVs n’est pas en train de faire une digue.

Si le Covid a montré une chose, c’est que les états et la société ne réagissent que lorsque la situation est extrême, donc je ne m’attends pas à grand chose cette année, mais au moins j’aimerais qu’on arrêter de parler des conséquences au futur ou au conditionnel.