Durant le confinement, je voulais planter des muriers sur le balcon. J’aurais pu essayer de prendre une branche de murier sauvage et essayer de la faire repartir, mais j’avais peur de me trouver avec une espèce un peu trop coriace. J’en ai donc commandé deux en-ligne. Sur le site web, ma femme à vu un murier blanc, qui lui a remémoré des souvenirs d’enfances, et nous en avons donc commandé un.

Le truc, c’est que le mûrier blanc est un arbre (morus alba. Les mûres poussent sur les ronces (rubus), comme les framboises (ubus idaeus). Donc, nous nous sommes retrouvés avec un arbuste. Je l’ai planté au coin du Carport, dans un trou dans la terre battue et les graviers de l’allée. Contre toute attente, il s’y est bien plu et a bien poussé, il nous a donné quelques fruits l’année dernière, et cette année, il atteint 3 mètres et nous a donné trois bons kilos de fruits. Contrairement aux mûres, les fruits du mûrier blanc sont très doux.

Ce que j’ai trouvé intéressant, c’est que je n’avais jamais vu ce fruit auparavant. Ce n’est pas une plante réellement exotique, vu qu’elle a été introduite en Europe pour la sériciculture, elle l’est certainement moins que la banane ou l’ananas. En allemand et en anglais, les termes pour les fruits sont très différents, Maulbeere/Mulberry vs Brombeere/Blackberry, ce qui est assez étrange, vu que la plante semble avoir été introduite plus tôt en France (au XVIIᵉ siècle) que dans la zone Germanophone. Ça m’apprendra a naviguer sur le site en français…

Vu la récolte abondante, et le fait que ces fruits ne se conservent absolument pas, nous en avons séchés beaucoup, mais aussi apporté aux fêtes de voisinages et au travail, et j’ai réalisé que c’était une sorte de marqueur culturel : les gens d’Europe de l’ouest ne le connaissaient pas, ceux du sud-est de l’Europe et de la Turquie le connaissaient tous. Hongrois, Serbes, Croates, Monténégrins, Roumains, Grecs, Macédoniens du Nord, Russes du Sud, tous avaient le même souvenir d’avoir grimpé dans cet arbre enfant et mangé ces fruits sucrés…