Dans ma boîte à bricoler, il y avait un fourgon à bagage de la SNCF avec le marquage M F1160106. J’ai d’abord cru qu’il s’agissait d’un wagon de la marque Jouef, vu qu’il s’agit de matériel français, et qu’il avait échoué chez moi dans un carton Jouef. Il s’agit en fait d’un modèle Lima, référence 303105L au catalogue 1980 – 1981.

Si ce fourgon a une forme intéressante, avec sa guérite de freinage, je n’ai pas réussi à trouver d’informations sur l’original. Le code M indique qu’il s’agit d’un Fourgon petite vitesse de tare inférieure à 20 tonnes, ce qui correspond à la tare de 11’400 kilos indiquée sur la caisse.

Au delà, je n’ai pas réussi à trouver plus d’informations. Le même numéro F1160106 a aussi été utilisé sur un autre wagon Lima, un couvert des chemins des FS, avec la référence 303161 dans le même catalogue 1980 – 1981. À l’époque, la marque italienne ne s’embarrassait pas trop avec des détails liés à la réalité, donc il est parfaitement possible que mon fourgon n’ait jamais existé chez la SNCF.

Ce qui est intéressant, c’est que ce fourgon comporte des fanaux arrières, illuminés par une petite ampoule alimentée par captage en 2-rails. Vu que le wagon est équipé de deux bogies très courts, monter un ski n’était pas pratique, et cela faisait un moment que je voulais bricoler un voleur de joules et le fourgon était assez long pour contenir une pile AA, c’était l’occasion.

Un voleur de joules est un petit circuit astucieux qui permet de tirer un maximum d’énergie d’une pile 1.5 volts en faisant osciller un bobinage. Cela permet de produire des voltages suffisants pour alimenter une LED même lorsque le voltage de la pile est bas, ce qui arrive quand elle commence à se vider.

J’ai donc construit ce circuit avec différentes pièces qui trainaient, un transistor NPN, une résistance 1 KΩ et un anneau de ferrite. J’ai opté pour une LED rouge, vu que je ne voulais illuminer que le fanaux. J’ai du refaire mes soudures plusieurs fois, et j’en ai profité pour réduire la taille du circuit, mais le résultat semble fonctionner et j’ai pu observer une fréquence de près de 63 kHz.

Pour le boîtier de la pile, j’ai trouvé le modèle Flexing battery holders with integrated spring qui, comme le nom l’indique, comporte une partie élastique qui fait office de ressort, les contacts métalliques sont recyclés d’appareils électroniques que j’ai démantelés.

Si le chassis du wagon est simple à démonter – deux vis sous la caisse, le toit semblait impossible à enlever. J’ai d’abord penser pouvoir insérer le circuit par en dessous, en découpant une partie du plancher de la caisse, mais j’ai vite réalisé que ça n’était pas possible, le boîtier à batterie est trop grand. J’ai donc essayé à nouveau d’enlever le toit, j’y suis pour finir arrivé, mais en brisant la paroi d’un côté. J’ai compris pourquoi c’était si dur, il avait été abondamment collé.

Une fois le toit ouvert, le montage est plus aisé. J’ai ajouté un petit interrupteur qui sera derrière la porte, la pile à l’avant, le bobinage et le circuit à l’arrière. J’ai utilisé un vieux morceau de circuit (vert) comme support, comme il n’était imprimé que d’un côté, c’est un bon isolant. J’ai fixé le boîtier à batterie avec de la colle UHU, le circuit avec de la colle chaude.

Le wagon comportait des prises de courant dont je n’ai plus besoin et autant les enlever, vu qu’elles ajoutent une friction non négligeable. Elles étaient fixées par des rivets, que j’ai dû couper. Je pensais d’abord les remplacer par des vis, mais la place manque, donc il faut improviser, des attaches parisiennes font l’affaire.

Finalement, j’ai ajouté un peu de papier histoire d’éviter les fuites de lumière. Il faut à présent que je répare les dégâts au toit causés par la transformation, et probablement que je le repeigne. J’aimerais aussi imprimer un motif de caisses sur le boîtier à pile histoire de donner l’impression d’une cargaison. Enfin il me faut un système pour fixer le toit, je pense avec un aimant.