Chargement par les voyageurs

Il fait beau et chaud sur le quai de la gare Cornavin, on se croirait en été. Le train arrive, le chargement commence. Il y a mille manières d’aller de Genève à Zürich, ma préférée est par le train, avec un vélo. Le dernier wagon de la rame n’est pas comme les autres : c’est là que son chargés enfants et vélos. Il y a de la place pour six vélos, à partir de Lausanne, il y en aura le double, et trois poussettes, et beaucoup de bagages.

Le train démarre alors que les vélos ne sont pas encore arrimés, une gamine n’a pas placé la roue avant du sien correctement dans la boucle qui devrait le maintenir, il glisse, un catadioptre se brise, elle commence à pleurer. Sa mère console, rassure « cela fait partie de l’aventure d’un tour à vélo ». Elle a raison, les gens s’entraident, placent au mieux les vélos, les bagages, selon qui sortira du train où. Le chaos est grand, mais tout le monde est aimable, sourit. Tous les sièges sont occupés et nul ne prétend qu’un sac mérite une place assise. Seul un romand à l’accent trainard n’a pas compris, refuse que l’on plie sa trottinette, pourtant, lui n’a certainement pas payé extra pour charger son deux roues. Le train grimpe vers le pays de Fribourg, en face de moi une femme allaite son nourrisson, son conjoint essaye de construire un auvent contre le soleil, cherche à boire ailleurs dans le train.

Je devrais en vouloir aux CFF, qui pourraient bien alléger ce joyeux chaos, ajouter un vieux fourgon à bagage pour qu’on puisse y charger tous ces deux roues et ces poussettes, mais peut-être est-ce mieux ainsi, une petit dose d’humanité et d’aventure dans chaque train…

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