Des épées et des tombes

Personnage en armure avec des épées magiques.

Un des trucs qui me fascine est la relation entre jeux de rôle et d’autres médias comme la TV, les films ou les livres. Bien que les JdR aspirent à ressembler à certaines œuvres dont ils sont souvent inspirés, certaines choses, au niveau de l’histoire sont souvent très différentes. Si cela peut sembler évident, ce qui est fascinant, c’est que c’est une chose qui n’est pas réellement assumée.

Un exemple simple : dans un texte médiéval fantastique, il est courant de voir des héros enterrer un compagnon mort avec ses armes et son armure, surtout si celle-ci sont magiques ou sacrées. Dans un JdR, c’est plutôt l’inverse, un compagnon mort se retrouvera dépouillé, surtout de ses objets magiques. On se retrouve dans un univers ou les personnages passent leur temps à sortir des armes magiques de tombes, mais jamais à enterrer. Qui enterre ces armes ? Certains maîtres de jeu mettront cette différence sur le manque de roleplay des joueurs, mais je pense que le problème est plus profond.

Si on prend l’univers du texte, le décédé est enterré avec ses armes car c’est quelque chose de logique dans l’univers : on enterre un mort avec ses armes, les raisons ne sont pas réellement explicités, mais on peut assumer que cela aidera à son honneur, son passage dans l’au-delà, bref quelque chose de mystique ou de magique. Dans le jeu de rôle, il n’y a pas de liaison mystique entre ce genre d’actions et les éléments magiques ou religieux des personnages. Un prêtre en particulier ne gagnera pas de points de mana pour ce genre d’actions.

Imaginons que le fait d’enterrer un héros avec ses armes fasse gagner des points aux prêtres, mais aussi diminue les chances que le héros mort revienne comme un vilain mort vivant. Dès ce moment, l’action devient logique pour les personnages, cela ne veut pas dire qu’ils le feront, mais qu’au moins cela sera un choix logique.

D’une manière générale, les JdR ont tendance à être des jeux accumulatifs, c’est à dire que les personnages accumulent que ce soit des points d’expériences ou du matériel de plus en plus puissant. En terme mathématiques, leur puissance est monotone croissante, elle ne fait que croître et ne connaît pas d’aléas. Que ce soit dans un livre ou un film, le héros connaît des hauts et des bas, il reçoit des objets, mais doit aussi les sacrifier et les perdre.

Il est clair que ce phénomène d’accroissement constant est lié à la psychologie du joueur, mais les règles d’un jeu peuvent probablement aider. Surtout dans un environnement médiéval fantastique, sacrifier des biens (matériels surtout), devrait être quelque chose de plus présent et d’intégré dans les règles.

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