Entre Annemasse et Cornavin

Voies près de la gare d'Annemasse

Comme j’avais à faire à Genève, j’ai emprunté le CEVA. Pour rentrer, j’ai enfourché mon vélo, que j’avais pris avec, et je me suis rendu à la gare d’Annemasse, et de là, le train pour la gare de Cornavin et de là, l’IC1 vers Zürich. J’avais mentionné cette ligne dans un billet de blog d’il y a 15 ans, c’était donc très intéressant d’emprunter l’ouvrage réalisé, surtout que j’ai longtemps cru qu’il ne serait jamais construit. Évidemment je l’ai comparé au réseau de S-Bahn de Zürich que j’emprunte régulièrement…

Je suis arrivé en France par la douane de Mon-Idée, que nous empruntions déjà lorsque j’étais enfant, pour aller au restaurant chinois à Annemasse le week-end. Si la gare d’Annemasse est la gare la plus proche pour toute la zone est du canton, cette idée ne s’est pas matérialisée en terme de transport publics, de piste de mobilité douce, ni même en indications. Il y avait un panneau pour une dépose minute à la gare, que je soupçonne n’était pas ce qu’il fallait suivre. J’ai rejoin la voie verte construite sur l’ancien tracé en surface de la voie de chemin de fer et qui se termine sur la D165. De là, je suis arrivé à un giratoire un peu confus sur l’avenue Émilie Zola où une piste cyclable recommence en direction de la gare.

Cette piste n’aboutit pas à la gare, on tombe sur un autre chantier, dont la nature exacte m’a échappé. Généralement, les alentours de la gare n’a pas beaucoup de sens pour qui est habitué aux transports publics à Zürich et au développement urbain qui les entoure. Avec la ligne jusqu’à Genève, la gare d’Annemasse est à 20 minutes d’un des centre villes les plus chers de la planète, donc on pourrait s’attendre à des projets qui mettent en avant le cachet et les aspects historiques de l’endroit, des appartements et des commerces plutôt haut de gamme avec zone piétonne. Avec autours une couronne logements plus sociaux.

La gare historique a perdu ses ailes, avec en lieu et place un cube en verre. La grande rotonde a été détruite, et généralement le côté nord de la gare semble déconnecté de la gare. Il reste de grand faisceaux de voies à l’abandon, qui desservait l’entrepôt de la SAEME (Société Anonyme des Eaux Minérales d’Évian) – Le plan de développement semble être un parc bien plat avec des grandes esplanades en béton et peu d’arbres, l’idéal pour un climat chaud. On dirait un projet des années 80, et il n’est même pas commencé.

Le passage sous-voie est relativement étroit, et ne comportait pas de rampe, juste un petit ascenseur. L’ouvrage ne m’a pas donné l’impression d’être conçu comme un moyen de connecter les deux côtés de la gare, en tout cas pas pour les vélos. Il n’y avait pas non plus de commerce dedans, ni de distributeur de billets, ceux-ci se trouvaient dans une petite pièce dans le nouveau bâtiment, pas très pratique si on est encombré.

Tarifs LémanpassJ’avais essayé de me renseigner en avance sur les tarifs, mais visiblement c’est compliqué, vu que même après deux ans, le site web n’y arrive pas. Je pense avoir pris le bon supplément de zone sur l’application mobile – j’ai un abonnement général des CFF – et j’ai embarqué à bord d’un Stadler FLIRT.

Je m’attendais à un départ plutôt sec, toujours un petit risque quand on a un vélo, ça a été tout le contraire: le train est parti tout doucement à travers le champ de voies et n’a pris de la vitesse que dans le tunnel. Ça été le moment où j’ai réalisé une des failles dans mon plan génial : j’avais l’intention d’écrire un billet de blog sur ce thème, mais je m’étais dépêché de prendre le train, d’abord pour ne plus être au soleil, car l’esplanade François Mitterrand n’offre pas beaucoup d’ombre ni de terrasse pratique quand on a un vélo, ensuite parce que cette histoire de billets m’avait stressé.

Gare CEN AnnemasseJ’avais pris en vitesse une photo d’un bâtiment qui avait l’air intéressant mais qui s’est révélé être la Maison de la Mobilité et du Tourisme, l’ancienne gare du réseau Réseau de la Haute-Savoie des Chemins de fer économiques du Nord. Une voie de chemin de fer souterraine, pour les photos, c’est nul. Les photos de ce billet ne sont donc ni bonnes, ni nombreuses, je m’en excuse.

De ce que j’ai pu voir des nouvelles gares souterraines, elles avaient l’air très architecturales, avec des plaques de verre et du métal. C’est joli, un peu triste, mais les architectes semblent avoir un problème avec la couleur. Ces gares en jettent certainement plus que celles sur le réseau de S-Bahn de Zürich, on espère juste que cela n’aura pas coûté trop cher.

À partir de Lancy-Pont-Rouge, on est revenu sur des voies connues (pour moi). Je comprends parfaitement pourquoi le CEVA a été construit en souterrain, mais le voyage en surface c’est quand même plus intéressant. La vue du Rhône depuis le viaduc était magnifique (non, je n’ai pas fait de photos). Une fois arrivé à Cornavin, je me suis acheté à manger, j’ai finalement fait quelques photos et j’ai embarqué dans l’IC 1 pour rentrer.

Malgré le manque de photos, c’était un petit voyage très intéressant, et je suis très content de voir cette infrastructure construite après tant de rebondissement politiques. Par contre, malgré tous les discours sur la grande agglomération, ce n’est pas un réseau unifié, il y a clairement deux pays, deux visions disjointes, deux compagnies qui coopèrent à peu près. Le développement autours de la gare d’Annemasse m’a fait plus penser à la gare d’une petite ville de province qu’à un nœud de transport public d’une ville plus grande, un hub qui devrait couvrir les transports publics locaux et la mobilité douce, même s’ils sont de l’autre côté de la frontière…

6 thoughts on “Entre Annemasse et Cornavin”

  1. En mai j’ai voulu marcher le long de l’Arve entre Genève et Annemasse. En Suisse tout allait bien, et aussi en France sur les deux premiers kilomètres : il y a un réseau de sentiers balisés, avec des panneaux de directions du département de la Haute-Savoie, très similaires aux panneaux suisses.

    Malheureusement, arrivé au niveau de la D46 à Gaillard, j’ai découvert que le sentier des bords de l’Arve était fermé pour travaux… J’ai donc dû prendre ladite D46 vers Annemasse à travers les « zones d’activité », et là c’est quand-même l’enfer du piéton ;)

    J’ai trouvé qu’il y a des immeubles d’habitation récents et en construction près de la gare d’Annemasse, mais le parvis me semble aussi beaucoup trop minéral.

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