Danses traditionelles et grandeur nature

Dimanche, j’ai profité du beau temps pour aller au 犀川 踊り祭りSaigawa Odori Mastsuri, un petit festival de danse sur le berges d’un des fleuves de 金沢Kanazawa. Outre les sempiternels stand de nourriture (j’ai trouvé du pain Nan au cury pas mal du tout), il y avait une scène ou se produisaient différent groupes de danse. Les types de danse étaient très variés, allant de choses plutôt jazzy jusqu’à des danses traditionelles.

Ce que j’ai trouvé intéressant c’est qu’une part importante des groupes étaient dans un style qui est une remise au goût du jour du style traditionel, donc une musique plus rythmée, des très jolis costumes, du shamisen et beaucoup d’éventails. Ce revival est semble-t-il assez nouveau, une quinzaine d’année à ce qu’on m’a dit – ces groupes tiennent à présent le haut du pavé, avec ceux de 太鼓taiko dans les différent festivals.

En un sens, le phénomène n’est pas tant différent des fêtes médiévales qui ont lieu en Europe, ou même du jeu de rôle grandeur nature. En fin de compte, à chaque fois, une motivation non négligeable de l’opération est de s’amuser avec des costumes rigolos.

Une différence intéressante, à mon sens, c’est que la séparation entre tradition et fantaisie est beaucoup plus marquée en Suisse. Lorsque j’ai dansé au festival de 辰口Tatsunokuchi, l’équipe des étrangers dansait avec celle du club de basketball et les équipes sérieuses en costume traditionel et une équipe ou tout le monde était déguisé en French Maid. Je n’imagine pas une équipe de grandeur nature participer au cortège de l’escalade, je ne sais même pas s’il acceptent les elfes et les orques aux fêtes médiévales.

Cette distinction se retrouve au niveau des costumes traditionels, qu’il s’agisse des 浴衣Yukata ou des plus sérieux 着物Kimono. Si la coupe reste généralement traditionelle, l’étoffe et les motifs varient beaucoup, les enfants auront des yukata Hello Kitty, et les adolescentes des couleurs à la limite du fluorescent. Je suppose qu’à 東京Tōkyō , on peut trouver des Yukata goths.

Le paradoxe intéressant, c’est que la société japonaise, qui est plutôt normalisatrice, semble avoir beaucoup plus de facilité pour intégrer différentes activités sociales, qui, en Suisse, sont souvent largement séparées: fête traditionelles, festivals, fête historique, grandeur-nature. Peut-être que les Suisses prenennt les fêtes trop aux sérieux.

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