Examen écrit

Une classe des années 1920 durant un examen

Même si j’ai passé une bonne partie de ma vie en études, je n’ai jamais été un fan des examens. Pour moi, il s’agissait plus de formalités avec leur propre logique interne qu’une vérification réelle du contenu du cours.

Comme bien d’autres mesures il s’agit souvent d’un proxy, ce qui est inévitable, mais quelque chose que les gens tendent à perdre de vue. Lorsque j’enseignais, je préférai les examens oraux, ils permettent d’orienter les questions, d’aller creuser pour voir si l’étudiant a réellement compris, et non pas de juger des erreurs qui peuvent être dues au stress ou à la distraction.

Certains argueront que le stress ou la distraction font partie de l’examen, ils ont partiellement raison, le stress arrive dans la vie, mais cela ne sert à rien d’insister plus sur la logique des pointeurs quand le problème sous-jacent est la panique. Naturellement les étudiants préféraient les examens écrits, perçus comme plus objectifs.

Un des derniers examen que j’ai passé était mon 3e kyū de , l’art martial que j’ai pratiqué au Japon. Un examen d’art martiaux est un paradoxe en soi : on ne peut pas réellement faire d’examen pratique, sous peine de blesser quelqu’un, on a donc jugé nos connaissances des techniques, notre posture. L’examen comportait aussi une partie écrite, j’ai donc dû écrire un petit essai sur le thème du shōrinji-kempō.

Heureusement j’ai pu écrit l’essai en question en anglais, et j’ai passé mon examen, ce qui en rétrospective est un peu étrange, car, soyons honnête, je ne pense pas avoir compris cet art martial. Contrairement à l’aikidō qui est très lié au shintoïsme, le shōrinji-kempō est ancré dans la tradition bouddhiste. Le cours comportait parfois la lecture à haute voix de texte sacrés, dans un japonais ancien et formel auquel je n’ai jamais compris un traître mot.

Je n’ai aucune idée si on peut comprendre le bouddhisme zen, ou la philosophie d’un art martial basé sur ses concepts, ce que je sais c’est qu’en tant qu’athée occidental baragouinant mal le japonais, je suis à quelque années lumière du .

Heureusement, au Japon les examens de kyū sont surtout destinés aux enfants, les niveaux sérieux commencent avec les dan, et je n’ai aucune idée à quoi ressemblait mon examen traduit de l’anglais au japonais. Je soupçonne que l’aspect le plus important était que je fasse l’effort (頑張れganbare en japonais), ce qui est probablement plus important qu’une compréhension élusive…

Eksamen ⯈ Carte Postale, environ 1920 – Bibliothèque Nationale de Norvège.

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