Contenus et financements

✠ HLVDOVVICVS

Alias a écrit un billet intéressant sur la création de contenus et le financement en 2016. Je suis assez d’accord avec lui sur le fait que Flattr est plus ou moins mort. Pour le mois de décembre, j’en ai reçu trois, dont deux d’Alias, le troisième étant pour l’article qui génère le plus de trafic sur ce blog: Falsehoods programmers believe about geography, 466 vues sur les 2437 page visualisées durant les 30 derniers jours, ça nous fait environ 2‰ de donation.

Alias évoque d’autres systèmes que j’ai tout simplement la flemme d’explorer. À mon sens, Flattr souffre de sérieux problèmes, qui affectent probablement les autres systèmes.

  • Flattr est compliqué, il faut ouvrir un compte, transférer de l’argent, ajouter un plugin sur le blog. L’intégration du plugin avec le reste de WordPress est minimale. Bref, c’est pas pratique.
  • Flattr a une distribution très confidentielle, le quasi abandon du systèmes ces derniers temps n’a pas aidé.
  • Flattr est incompatible avec les autres systèmes de donation (et vice-versa).
  • En dessous, il y a un système de payement (Skrill, Paypal, Mangopay), plutôt qu’un bouton Flattr, j’aurais donc plutôt intérêt à avoir un bouton de donation avec ces systèmes de payement, Flattr n’a joute qu’une couche assez fine par dessus, avec une marge de 30%…

Force m’est constater que cette année, j’ai surtout fait des donations via Paypal, et encore plus d’achats bête et simples. Ce qui nous amène au cœur de la discussion : la nature des dons. Comme le fait remarquer K. von Murphy en commentaire, pour quelqu’un qui a boulot, vu le traffic qu’a mon blog, et la générosité des internautes, ce que je reçois ne paye jamais l’investissement en temps. C’était pour moi une expérience académique pour comprendre cet aspect du web, jamais une source de revenus.

Pour moi c’est la schizophrénie centrale de ces systèmes : soit c’est un réel système de don et de reconnaissance, et avoir un payement monétaire n’est pas nécessaire et ne fait que compliquer le tout, soit c’est un système de rémunération. Dans ce cas on se retrouve avec le problème des restaurants aux États-Unis, où le pourboire est le salaire effectif des serveurs. Ne rien laisser revient à ne pas payer le serveur, c’est techniquement légal, mais pas socialement acceptable. De telles normes passent difficilement à l’international, d’autant plus dans un univers où tout à toujours été gratuit.

Alias parle d’obole, je me suis demandé comment traduire ce mot en anglais ; il se trouve que c’est le nom d’une ancienne monnaie grecque, en anglais le mot ne veut dire que cela. La meilleure traduction que j’ai trouvé c’est peanuts. Bref, on est dans le domaine de le symbolique, pas des solutions.

Il existe un mot pour la notion de donner de l’argent pour un bien ou un service… Payer…

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p class=”license”>Obole sous Louis Ⅰer le PieuxCreative Commons Partage dans les Mêmes Conditions 3.0 non transposé (CC BY-SA 3.0)

4 thoughts on “Contenus et financements”

  1. Oui, le modèle de micro-dons ponctuels de Flattr ne peut pas réellement financer une activité, il ne sert qu’à faire des petits cadeaux à des créateurs qui ont une autre source de revenu et créent sur leurs temps libres. Ce constat n’est pas nouveau, et c’est pour combler cette lacune que des services de dons récurrents et/ou d’abonnements tels que Gratipay, Patreon et Tipeee ont été lancées. La récurrence permet de fournir un revenu beaucoup plus stable et conséquent.

    • Je ne pense pas que la récurrence soit la solution. D’abord des clopinettes chaque mois, ça reste des clopinettes. Ensuite parce qu’avoir plein de payements récurrents pour des trucs que j’ai tendance à oublier c’est un “Big no-no” pour moi est probablement d’autres gens.
      Pour moi l’idée du budget unique de flattr était la bonne idée.
      Enfin découpler le payement d’une œuvre particulière rend le truc très abstrait pour l’utilisateur.

      • Les services de paiements récurrents existants ont prouvé que ça peut fonctionner et fournir des revenus supérieurs à 1000 dollars/euros par mois. La récurrence n’empêche pas le budget unique, et l’oubli n’est pas une fatalité, il suffit que le service soit bien conçu pour permettre le premier et remédier au second.

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