Union Monétaires

Pièce de 10 centimes – Confœderatio Helvetica 1995 – © Wikipedia Commons

Lorsque l’Euro est apparu, la question évidente pour la Suisse était savoir si le pays allait rejoindre cette union européenne. Pour la vie de tous les jours, en particulier lorsqu’on habite à Genève, ça aurait été très pratique. J’ai passé ma jeunesse à convertir entre francs suisses et français, et cela m’est toujours apparu comme exercice mathématique fastidieux : à court terme, la fluctuation entre les deux monnaies étaient négligeables. Mais bon, à l’époque un dollar valait deux francs suisses, pas moins que un…

Ce que je n’avais pas réalisé à l’époque, c’est que le franc suisse était déjà techniquement basé sur une unité monétaire commune. La Suisse utilise les pièces de monnaie les plus anciennes en circulation et le système est clairement basé sur les francs français (avec centimes), mais il a fallu un tweet de Douwe Osinga pour réaliser que derrière tout cela se cachait un standard : l’union latine, encore une chose dont on ne m’avait pas parlé en classe d’histoire. Cette union incluait à l’origine la France, la Belgique, l’Italie et la Suisse, mais elle fut étendue à l’Espagne, la Grèce, la Roumanie, le Vénézuela, la Serbie et San Marino.

Les états papaux trichèrent sur la quantité d’argent dans les pièces, la Grèce sur la quantité d’or. L’union disparut après la première guerre mondiale, mais la Suisse continua à utiliser des pièces respectant le standard jusqu’en 1967. Après avoir renoncé au standard-or, la plupart des monnaies de l’union perdirent une grande partie de leur valeur, et furent dévaluées (franc français, Bolívar) et la plupart furent absorbées par l’Euro…

Il y aurait une certaine ironie à avoir le dernier vestige de l’ancienne union monétaire latine durer plus longtemps que l’Euro…

Note : cette billet est la traduction d’un billet que j’avais écrit en anglais il y a quatre ans.

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