Un monde de fleurs

Polycristalline Silicon Wafer

On parle beaucoup ces temps d’énergies renouvelables, et l’on commence à voir des panneaux solaires sur le toits des bâtiments. Produire l’énergie a proximité de là où elle est consommée a le grand avantage d’éviter une grosse infrastructure de transport et les pertes qui y sont associées. Produire de l’énergie au milieu du désert est facile, transporter efficacement le courant électrique vers la civilisation implique des installations complexes.

La continuation logique de cette tendance est de l’étendre à toutes les surfaces : murs des bâtiments, voire même routes. C’est logique vu qu’on parle de surfaces importantes à proximité des lieux de consommation. Il y a des problèmes techniques, bien sûr : les panneaux doivent être solides, peu onéreux à la production, faciles d’entretien, mais je soupçonne que le réel problème est social.

Est-ce que vous avez regardé les murs des bâtiments autours de vous récemment ? Une partie non négligeable de la surface est occupée par différentes marques territoriales : publicités et affiches sauvages ou non, graffitis. Les routes pour leur part sont constellées de chewing gum. Si les murs et les routes sont des panneaux solaires, toutes ces taches résultent dans des pertes de production électrique.

Pour l’instant, un graffiti est au pire quelque chose de moche, le mur sur lequel il a été dessiné reste parfaitement fonctionnel, la déprédation n’est qu’esthétique. Couvrez le mur de panneaux solaires, et le graffiti devient une destruction de moyen de production, quelque chose qu’il sera plus difficile à tolérer.

Les bâtiments vont probablement devoir se muer de mini-forteresses en surfaces de fleurs artificielles, chacune collectant de l’énergie, c’est très beau, mais cela implique aussi une société qui protège les murs, au lieu de murs protègent la société.

Polycristalline-silicon-wafer © Georg Slickers Creative Commons 3.0 Attribution – Partage dans les Mêmes Conditions 3.0 non transposé.

5 thoughts on “Un monde de fleurs”

  1. Si déjà on se limitait aux surfaces de hauteur de plus de 2 m (immeubles) on éliminera 90% du problème. Vue la main d’œuvre nécessaire, je ne pense pas que ces panneaux occupent avant longtemps le moindre centimètre carré disponible.

  2. Je me fais peut-être des illusions, mais j’ai l’impression que dès qu’à partir d’un certain point critique, il sera économique de mettre des panneaux solaires partout. Au dessus des 2mètres il y a effectivement moins de tag (bien que parfois je me pose des questions), mais il y a beaucoup plus de grand panneaux publicitaires…

    • J’aimerais être aussi optimiste quand je vois la rentabilité des petits panneaux. On aura peut-être de la peinture solaire qui permettra de peindre une maison entière et de récupérer l’électricité avec trois fils, mais cest pas gagné.

      Par contre, le lien entre les panneaux publicitaires et le solaire est intéressant. On pourrait interdire les panneaux publicitaires qui n’ont pas une surface équivalente de solaire (à x% de rendement minimum) à proximité. Le panneau solaire sur lequel tu peux mettre de la pub serait une bonne idée (du point de vue économique).

      • Je pense que les panneaux solaires se comporteront comme les innovations technologiques, ils deviendront rentable 10-20 ans après la majorité des prédictions, mais dès ce moment la transition sera bien plus radicale qu’anticipée.

        En fait, rien n’empêche d’avoir des panneaux solaires qui sont des écrans publicitaires, pour peu que le fond soit sombre…

        • Le ciel t’entende. Il y a plein de technos qui n’ont jamais décollé du tout malgré des débuts prometteurs. SI le solaire reste confidentiel mais que les hydroliennes ou la géothermie profonde par exemple remplacent le nucléaire, moi ça me va.

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