La fête de la couche d’Ozone

Yarn Bombing

Je souhaite à tous mes lecteurs une joyeuse journée de la couche d’Ozone. Vous n’en savez pas ce que c’est? C’est la fête qui a été instaurée quand, suite aux mesures contre les CFC, la couche d’ozone a commencé à aller mieux, elle ne se reconstitue pas aussi vite qu’espéré, mais elle se reconstitue, félicitations à toutes les nations qui ont interdit les CFC.

Jamais entendu parler ? C’est peut-être parce que c’est le 16 septembre, peut-être aussi parce que ce n’est pas une fête. Nos sociétés ont joyeusement été poussées vers les crises suivantes, réchauffement climatique, déforestations, etc. Bien sûr que ces crises sont réelles, bien-sûr qu’elles sont plus grandes, mais une petite tape sur notre dos collectif, avec un petit well done n’aurait pas fait de mal. On ne parle pas de management avancé-là, le dernier des mes officiers à l’armée aurait pu vous le dire.

À propos militaire, quelqu’un connaît la date de la fin de la guerre froide? Pour quelqu’un qui a grandi avec Sting qui chantait qu’il espérait que les russes seraient raisonnables, ça fait toujours bizarre que le plus grosse menace contre l’humanité, a disparu sans qu’on en parle plus tellement. Ça semblait pourtant important à l’époque, l’idée que l’humanité allait s’exterminer à coup de bombes nucléaires. Aujourd’hui, ceux qui avait inséré une apocalypse nucléaire dans leur background de science-fiction sont tellement rétro. Ils auraient du mettre des nazis, c’est une valeur qui dure, le nazi.

Pourquoi je vous parle de ça ? Je ne sais pas si c’est juste le dernier buzz, ou dans l’air du temps, mais plein de gens semblent réaliser que les milieux geeks & associés sont en majorité composé d’individus de sexe masculin. Évidemment ce n’est pas exactement une surprise pour moi : seulement 10% de mes collègues sont des femmes, et mon boulot c’est un peu l’épitomé de la geekitude. C’est un problème qui préoccupe la branche depuis des années, ne serait-ce que par le fait qu’il y a une pénurie d’informaticien(ne)s de haut niveau, chaque fois qu’il y a une femme pour 10 hommes, cela voudrait dire qu’il y en a 9 qui manquent. Malheureusement c’est un problème qui est difficile à résoudre, ce ratio se retrouve sur les bancs de l’université depuis la première année…

Le dernier outrage en date concerne le métal à chanteuse, i.e. la tendance à avoir une chanteuse avec une voix haut-perchée accompagnée du groupe de métal plus classique. Naturellement la chanteuse est souvent mignonne, et son corset mis en avant. Évidemment c’est un stéréotype de la femme, mais est-ce pire que Lady Gaga, Rihanna ou David Bowie ?

Plus important, je me dis que toutes ces bonnes âmes qui s’indignent n’ont pas compris comment marche internet, et le monde du spectacle, que ce soit les jeux vidéos ou les groupes de métal à chanteuse : ce sont des saltimbanques. Ils ont besoin de notre attention, c’est leur métier de provoquer des émotions, mais je ne pense pas qu’on puisse régler le problème sous-jacent avec des émotions, c’est juste un plan à finir avec des femmes nues dans les églises.

Est-ce que vous avez entendu parler des communautés geek cool qui comprennent beaucoup de femmes ? Des geekettes qui font des choses impressionnantes ? On peut les rencontrer le jour de la fête de l’Ozone. Indignez-vous, r’indignez vous qu’ils disaient… Si au lieu de s’époulailler comme des grenouilles de bénitier on parlait un peu plus de ceux qui font avancer la barque, des femmes qui sont des exemples, des groupes de geeks qui font des choses cools et incluent des femmes. Je suis bien plus impressionné par celles qui font des maths qui me font peur ou me convainquent le prochain gadget que j’aimerais acheter est une machine à coudre.

4 thoughts on “La fête de la couche d’Ozone”

  1. Je dois avouer avoir du mal à comprendre ton propos. C’est le fait qu’on dise que notre monde est sexiste, via l’exemple du métal symphonique (ou des jeux vidéos, ou autre), qui te dérange? Moi c’est le fait qu’il soit sexiste qui me dérange.

    Cela dit, si tu veux mettre en avant des femmes qui sont des exemples, c’est plutôt une bonne idée.

  2. Ce qui m’ennuie est qu’on prête beaucoup trop d’attention aux trucs qui sont mauvais, au lieu de mettre en avant ce qui est un exemple…

  3. J’ai rarement -ou je les ai loupés?- lu un texte où je sentais clairement du “Thias dedans”, y compris colère, et agacement, même si comme c’est du texte lu avec un décalage, allez savoir si c’était ton humeur quand tu l’as écrit. Si c’était le cas…. j’aime.
    Carrément.
    Maintenant, Thias, je vais répondre une seule chose à ton propos, car j’en adore le contenu, tout à fait juste, c’est ta conclusion:

    Ca fait 40 ans qu’on se fait CHIER, bordel, à mettre en avant les modèles précurseur d’une égalité de fait dans les relations sociales hommes-femmes. Ca fait 40 ans qu’on se casse le cul à casser des mythes et des idées préconcues, des fantasmes de la différence homme femme sur les plans physiques, intellectuels, affectifs, à briser un peu, lentement, parce que ca casse pas bien vite, l’héritage d’une vue patrilinéaire tout puissante venue de Rome, de l’antiquité, nourrie, puis réaffirmé et édictée en réalité scientifique au 19ème siècle, puis aux débuts di 20ème. La femme après l’homme, sa féminité comme définition de la faiblesse, et forcément, elle est moins futée que l’homme, moins ambitieuse, quand c’est pas juste plus conne.
    E je vous parle même pas coté physique.
    40 ans…. c’est une paille dans l’histoire, c’est quasi mon âge. Et ca avait l’air de marcher.
    En moins de 5 à 6 ans, ces dernières années, soudain, on a cessé d’en parler, croyant que c’était en passe de réussir… et mon cul.
    En France, les luttes contre le mariage pour tous, où commen taper sur les pédés de tous bord, cache la rage démente des modèles patrilinéaires chrétiens, qui bougent vachement pour ce que tant de gens pensaient moribonds, qui essaiment, qui laisseront jamais leur modèle crever, et juste en parrallèle, on réalise que ce modèle vit très bien, et qu’il n’a jamais cessé d’exclure de son hypothèse l’égalité de fait et de traitement hommes-femmes.
    En gros, 40 ans, pour réaliser que au final, que ces 40 ans de victoires gagnées avec joie, ces modèles et exemple que tu voudrait citer, et qu’on admire… ben non seulement c’est pas gagné, mais on est reparti gentiment en arrière, et on est en train de voir ces 40 ans n’avoir servis à rien. Ho, je dis pas qu’on va se retrouver dans les années 60, ou 50… mais à devoir tout recommencer, et ce au prix de ce que représentent le refus de respecter une femme, avec son lot d’objetisation, de violence, d’abus, d’injustice, je voudrais bien m’en passer.
    Peut-être que je le ressens de manière plus injuste encore parce que j’en porte intimement un des effets…

    On a parlé de toutes celles qui ont fait avancer la barque, et on en parle toujours et on en parlera encore. Mais on pensait que ça suffisait.
    Ben non, c’était de la poudre aux yeux, alors va falloir parler de ce qui continue à se faire, de ce qui continue à alimenter ce que j’appelle même plus sexisme, parce que ce mot est galvaudé. Et si faut en donner envie aux mecs de vomir, à leur décrire les cas les plus horribles, et nourrir leur dégoût de ce que leurs contemporains du même genre peuvent faire, et qu’il faut arrêter de faire, ben on va y aller franco. Parce que la meilleur manière de soigner un sexiste, ou de le mettre au ban de ses potes mecs… c’est que ce soit les mecs eux-même qui décident que traiter les femmes ainsi est juste plus acceptable.

  4. Le problème avec la mise en avant des exemples positifs au détriment de ce qui est mauvais, c’est que tu risques de passer sous silence les problèmes.

    Maintenant, si tu me dis qu’on ne met pas assez en avant les exemples positifs, on est d’accord, tant que ce n’est pas pour cacher la merde au chat.

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