Rejouer le XIXᵉ siècle…

Article 10
La présente convention ne déploiera ses effets qu'après l'entrée en vigueur des deux conventions suivantes :
1) la convention entre le canton de Genève et la compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée, mentionnée à l'article premier ci-dessus :
2) la convention entre l'administration des chemins de fer fédéraux et la compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée pour la circulation des trains sur la ligne de Genève à la Plaine et pour leur admission dans la gare de Genève-Cornavin.
Art. 11
Les ratifications légales de la Confédération et du canton de Genève sont réservées. Si ces ratifications n'intervenaient pas de part et d'autre jusqu'au 25 décembre de l'année courante, la présente convention serait nulle et non avenue.
Ainsi fait à Berne, en deux doubles, le 7 mai 1912.
Au nom du Conseil fédéral suisse : [signatures]
Au nom du Conseil d'État du canton de Genève : [signatures].

Il y a maintenant cinq ans, j’avais écrit un billet une autre troisième voie où je faisais remarquer que techniquement, alors que tous réclament à grand cris une troisième voie ferroviaire entre Genève et Lausanne, il en existe une qui rouille à l’abris des regards.

J’ai découvert par hasard une association qui propose en 2012 la même chose que je moi il y a quelques années : créer une voie entre la ligne du pied du Jura à Saint-Genis Pouilly et la ligne CFF près de Satigny. Je trouve intéressant qu’ils soient arrivés exactement au même conclusions que moi de manière indépendante – en tout cas, il ne citent pas mon blog. Dans tous les cas, je souhaite bonne chance à cette association.

Si je regarde le réseau de train autours de Zürich, de nombreuses lignes datent de l’époque des pionniers du rail, l’actuel S41 utilise les voies construites pour relier Winterthur à Bâle, le S4 la voie qui transportait aussi les marchandises jusqu’à l’usine de bière Hurlimann. Le trajet du CEVA n’est que la réalisation d’une convention signée le 7 mai 1912. La nouveau tunnel du Gothard est la version du XXIᵉ siècle du projet d’Alfred Escher.

C’est comme si notre société reprenait la construction des infrastructures au point où elles ont été laissées il y a un siècle. Ce que je trouve intéressant, c’est que la mode suit le mouvement : alors que nous reprenons les projets de ces Messieurs portant chapeau et redingote, la mouvance steampunk semble se populariser. C’est comme si certains types de projets ne peuvent être conçus que si l’on porte la tenue appropriée…

14 thoughts on “Rejouer le XIXᵉ siècle…”

  1. J’y verrai un lien que le jour où je verrai Johann Schneider-Amann en haut-de-forme et monocle ou Simonetta Sommaruga avec un corset et une robe à volants.

  2. Pas faux. On commence à reprendre la route de la Lune, à réinstaller des tramways, peut-être en 2030 atteindra-t-il à nouveau mon coin de banlieue où il roulait il y a un siècle… Nous verrons peut-être le retour de la marine à voile (en complément des moteurs, une belle voile ça peut être intéressant sur un supertanker), des zeppelins… Pour la traction animale j’ai des doutes sauf progrès délirant des animaux OGM.

  3. PS sur le dernier point : Quoique si y avait moyen de faire des dragons qu’on puisse chevaucher, rien que les ventes à Hollywood et aux milliardaires chinois suffiraient à rentabiliser une petite production…

  4. Je ne veux vraiment pas voir des animaux capable de produire de grosses masses de déchets organiques en vol au dessus de moi. Il y a une raison pour laquelle tous au XIXᵉ voulaient virer les animaux de traits et de bât de la ville: elles produisent une quantité impressionnante de merde…

  5. La traction animale revient aussi: il y a des villes qui utilisent des véhicules de voirie hippotractés et j’ai même vu des endroits où il y avait des tramways (enfin, sans doute un) remis en service. Mais je soupçonne que c’est plus pour le folklore.

  6. @Thias : Ah, il est vrai que la pollution animale posait problème. À Paris, le métro a été construit pour ça. Pour les dragons, je suppose qu’ils s’allègent avant l’envol et que le principal risque viendra du gaz inflammable.

    Je ne sais pas pour la Suisse, mais j’ai été frappé par le nombre de tramways en Allemagne. Ils n’ont sans doute pas eu un Président pour dire « Il faut adapter la ville à l’automobile », sans doute une des pires bêtises de l’après-guerre. Le tout-camion et le nombre d’autoroutes est une conséquence…

    @Alias : les véhicules hippotractés, à part pour le folklore, ça peut avoir quelques avantages : moins de bruit, parfois plus flexible et petit que les véhicules classiques. J’avais vu ça à Ribeauvillé (http://www.haras-nationaux.fr/actualite-entiere/actualite/le-haras-de-rosieres-aux-salines-sequipe-en-materiel-utilitaire-traction-animale.html). Là où l’évacuation du purin peut se faire sans trop de problème…

  7. La situation en Suisse dépend, comme tout, du canton. Genève a démantelé son réseau de tramway pour ne plus avoir qu’une seule ligne dans les années 80, puis a dû tout reconstruire, à Zürich le réseau a été préservé et étendu: en terme de passagers par an, c’est le 8ème réseau mondial, avec 199 millions de passagers par an (pour une ville de 376’000 habitants).

  8. @Thias: Au sujet de la demande de prolongation de la ligne les Rousse – La Cure.
    Il ne restera plus qu’au conseil général du Jura de continuer des Rousses jusqu’à Morez: cela permettrait d’éviter le flot de travailleurs frontaliers qui prennent leur voiture. Mais je pense que c’est un vœu pieu : le coût pour tracer une ligne Les Rousses – Morez avec le dénivelé à franchir doit être prohibitif.

    De même en visitant par là-bas en 2009, je m’était demandé pourquoi le chemin de fer suisse s’arrêtait à La Cure. Je me demandais si les suisses ne voulait pas éviter de se faire envahir par des hordes de sauvages français venant leur voler leur emploi. Et pareil en février 2010 avec l’anecdote routière ci-après.

    J’avais emmené quelqu’un en février à l’aéroport de Genève depuis Saint Laurent en Grandvaux par la route de la faucille et le pays de Gex en février. La route était bien déneigée sauf qu’un camping car se traînait lamentablement. Le col passé, la descente n’avait pas du tout de neige (le micro climat plus chaud du lac de Genève je suppose). Pour éviter la galère au retour de nuit avec le risque de verglas, je me suis dit que j’allais repasser par Nyon et remonter aux Rousses directe via la Cure.

    Sauf qu’à cet endroit le climat ne semble pas être aussi doux : je vois loin devant moi un automobiliste freiner brusquement alors qu’il n’avait personne devant lui dans la longue côte sinueuse menant au poste frontière. Je ralentis en lâchant le pied et grand bien m’en a pris. Car arrivé au même niveau que lui, j’ai pu constater que la route était complètement givrée à cause de la neige tassée et des précédents passages. Et cela jusqu’au poste frontière.

    Je ne pouvais pas m’arrêter de rouler car dans ce cas je n’aurais certainement pas pu redémarrer (c’est ça de venir en catastrophe de la côte d’azur pour des obsèques sans pneus neiges… pardon sans pneu contact comme ils disent là-bas :-) ) et le moindre mouvement de direction faisait glisser la voiture. Et arrivé à la frontière, paf, tout beau tout déneigé.

    Et là je me suis dit: la “DDE” Suisses doit détester tous ces salauds de français qui viennent lui user ses belles routes cantonales, alors par vengeance on ne sable pas :-) Je sais que la Suisse sale moins qu’en France pour éviter la pollution dans le lac Léman. Mais là, franchement, sans chaînes, c’était très sport. Et pourtant je suis habitué à conduire sous la neige car y e na dans les alpes maritimes aussi :-).

  9. Je me répond à moi-même. Il y avait un tram qui reliait Nyon à Morez via la Cure et les Rousses (http://morez1900.net/CPA/Tram.htm). Certes, une partie était sur l’accotement de la route, ce qui serait difficilement envisageable actuellement vue l’étroitesse de la chaussée. Mais preuve en est que c’est au moins techniquement réalisable…

  10. Le tram qui reliait Nyon à Morez et le chemin de fer à voie étroite qui relie actuellement Nyon à la Cure sont la même entité…

  11. Oui, sauf que les voies de La Cure à Morez étaient sur le bas côté de la route. Or la route a été élargie en gagnant sur la voie du tram et sur le roc de la montagne.
    Ca se voit bien en comparant des photos d’époque et les photos de google street view comme au tunel du Turu. Photos d’époques à: http://cpa.geneattic.com/morez/morez25.jpg et http://cpa.geneattic.com/morez/morez26.jpg. Google maps : http://goo.gl/maps/o39o et http://goo.gl/maps/qwdd.

    Difficile d’emprunter le même chemin maintenant.

  12. Effectivement. Bon remarque qu’à Nyon, le train passait aussi sur la route au niveau de la gare, à présent il y arrive par un tunnel, style métro.

  13. Par contre, en 2010 ils y avaient encore laissé les rails en surface à certains endroits. A l’époque ne sachant pas que cela avait été enterré, je m’étais dit “mince alors, ils ont éliminé le tram, c’est dommage”. Content de m’être trompé, ferrovipathe que je suis.

Leave a Reply to Krysztof von MurphyCancel reply

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.