Saison Japonaise

Nicole-Lise Bernheim
Saisons japonaises

Avant mes vacances au Japon, j’avais discuté avec mon ami Péter de destinations possibles, de lieux à visiter et il avait suggéré , pour illustrer l’endroit il m’a prêté le livre « Saisons Japonaises » de Nicole-Lise Bernheim. Je n’ai, faute de temps, pas pu aller à Kōyasan, et j’ai lu le livre durant le voyage suivant.

Le livre raconte les multiples voyages à Kōyasan d’une européenne, son intégration dans une famille locale de fabricants de tōfu. Par de nombreux aspects ce livre m’est apparu comme le pendant des Chroniques Japonaises de Bouvier : aventurier né dans une famille de huguenots genevois remplacé par une journaliste juive originaire de Mulhouse, le japon des années 60 cède le pas à celui des années 90, la machine à écrire par l’ordinateur portable.

Le résultat est un texte moins explicite, mais plus intime, avec une vision du japon centré sur une famille particulière d’un lieu particulier. Celle qui deviendra la famille adoptive de Nicole-Lise.

J’aime les Imai, ma famille japonaise. Le soir, c’est-à-dire vers dix-sept heures trente, je vais parfois partager leur repas, à la fortune du pot. Petit à petit, j’ai appris à participer à leur intimité, à leur gaieté. Je les vois me regarder goûter à leurs plats délicats, introuvables en ville. Mes réactions sont bonnes, ça va. Ensuite, nous prenons le thé du soir, à l’anglaise, bavardant jusqu’à pas d’heure, au moins jusqu’à vingt et une heures, puisqu’ils se lèvent si tôt. Voyage immobile, dans une très petite ville. Traces de ce périple lent que je fais ici. Un périple est « un voyage d’exploration maritime autour d’un continent ». Dans mon cas, il s’agit d’un parcours, d’une traversée à risques sur cette mer intérieure qu’est Koyasan.

Saisons japonaises

Petite Bibliothèque Payot
ISBN : 978-2228895309

Si l’écriture n’a pas la qualité et la puissance de celle de Nicolas Bouvier, le texte est très agréable à lire, avec une analyse très fine des multiples personnages qui gravitent autours de la petite chambre à l’étage près du puits qui fourni l’eau nécessaire au tōfu : les Imai, les notables de Kōyasan, les différents étrangers. J’ai trouvé très intéressant le fait que l’auteure n’exprime aucun intérêt particulier pour le Bouddhisme, elle garde un garde un regard détaché sur les activités religieuses, les temples, et tous ceux qui viennent sur cette montagne chercher le Bouddhisme. La femme mature a le même regard détaché et sur la vie des filles Imai.

Le résultat est une tranche de vie japonaise fine et subtile, mais qui semble très vraie. Une lecture agréable que je recommande à tous ceux qui veulent une autre vision du Japon.

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