Dans le monde germanique, la distance à laquelle un inconnu peut se trouver d’une conversation sans que la conversation s’interrompe est relativement longue probablement deux mètres. Pourtant il existe des discontinuités qui font que cette distance peut se raccourcir, les transport publics sont un exemple évident. Il semblerait que le bord de la route est une discontinuité qui peut aussi abolir cette distance.

Hier, en rentrant à vélo de l’aikidō, je me suis arrêté au feu à l’intersection de la Lagerstraße et de la Kasernestraße, c’était l’heu­re où les derniers cours à la haute école de commerce se terminaient, et du bâtiment s’écoulaient des jeunes gens par grappes. Certains s’arrêtaient à l’angle du passage piéton et du trottoir, entamant un dernier échange avant de se séparer. Eux dans l’univers piéton, moi, dans l’étroite piste cyclable, je n’étais qu’à une quarantaine de centimètres de la discussion, mais ignoré car dans un autre monde…