Où l’on parle de l’hostellerie

宿

Durant mon voyage à Paris, je suis demeuré à l’hôtel Édouard VII, qui est proche du bureau de ma compagnie dans cette ville. Je suppose que l’établissement a un certain cachet, mais il m’a surtout rappelé beaucoup de choses qui m’exaspèrent dans l’hôtellerie européenne. Je n’ai pas réellement été étonné d’apprendre que dans le contexte de la crise économique, les prix des nuitées ont baissé de 14% dans le monde. À mon avis, il y a encore pas mal de chemin à faire, vu que nombre d’hôtels fonctionnent toujours selon une version chimèrique du XIXe siècle avec ses mythes étranges.

Le premier mythe c’est que la clientèle est composée d’idiots qui soit ne savent pas compter, soit transmettent leur notes de frais à des comptables qui ne savent pas compter. Quel intérêt aurais-je à utiliser le téléphone de ma chambre si les tarifs sont similaires à ceux sur mon mobile en roaming ? Est-ce qu’il y a réellement des clients qui consomment un verre rempli d’ours en gomme à 8 € ? Mettre un autocollant marqué « Luxury » en guise de scellé ne change rien au fait que c’est une escroquerie – ou alors ces ours en gomme avaient été fait à la main dans un atelier à la tradition centenaire. Vu la fréquence à laquelle les gens achètent à mon avis les denrées du minibar d’un hôtel, j’ai de grand doutes sur la fraîcheur des denrées qui s’y trouvent.

Vendre peu de choses avec une marge énorme est typique du marché de luxe. Je n’ai rien contre cela, mais le second mythe hôtelier à mon avis, est qu’ils sont un produit de luxe. Les gens voyagent, ce n’est pas un luxe. Une chambre doté d’un sèche cheveux asthmatique, d’une TV écran plat cheap d’une baignoire ou je ne peux pas être en même temps que l’eau, faute de place, ce n’est pas du luxe. Une chambre ou le personnel de nettoyage ne réalise pas que j’ai réparé le pommeau de douche avec un serviette en papier, ce n’est pas du luxe. Lorsqu’en partant, j’ai signalé le problème, la réceptionniste m’a demandé pourquoi je ne l’ai pas signalé plus tôt, j’ai haussé les épaules : comment expliquer que je lorsque je suis nu dans ma salle de bain, je veux prendre une douche pas me plaindre à la réception. Si je dois jouer au sergent-major, je veux être payé. J’ai connu des hôtels familiaux au Japon mieux tenus, et le Wifi était gratuit, mais il n’y avait pas d’auvent doré au dessus du lit.

One thought on “Où l’on parle de l’hostellerie”

  1. Dans mes bras ! Enfin quelqu’un qui ose dire que les hôtels, en Europe, c’est n’im-po-rt-e quoi !!

    Par rapport à toi je n’ai pas tant roulé ma bosse, mais je suis à peu près certain que l’essentiel de ma crainte du voyage, se cache dans la façon actuelle d’apréhender l’hôtelerie.

    Lit défoncés, minibar remplis d’équivalents-platine (en valeur), draps raides comme des planchettes de contreplaqué, robinets qui gouttent TONK! TONK! sur la faïence de la douche, radiateur bloqué sur AFOND! en été ou ETEINT!! en hiver, wifi (quand il y en a) où l’octet arrive poussivement au portable par le biais d’un péage de montagne (j’ose pas dire autoroutier, ce serait manquer de respect au concept)

    Ma meilleure expérience en matière d’hôtel, c’était à Vilnius. Internet gratuit. Lit confortable. Chambre somme toute douillette et calme. Minibar vide. Automate rempli de bières inconnues et de coupe-faims étranges.

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