Voyage en train

Vue intérieure d'un wagon Corail / TER 1ère classe (2018)

Le hasard du calendrier à voulu que nous voyagions en France en train durant la période de grève. J’avais acheté les billets bien avant qu’elle soit annoncée, un voyage en avion aurait été un peu plus rapide, mais le voyage en train a l’avantage d’être plus confortable avec un bambin : on peut se déplacer durant le voyage, et les contraintes de bagages sont moins fortes. De plus sur le segment en Suisse, il y a des wagons dédiés aux enfants, avec, dans certaines rames, une place de jeu.

Le rame TER de Genève à Lyon était composée de wagons Corail tirés par une BB 22200 (nez cassé), l’aménagement du wagon où nous avons pris place m’a rappelé la fin des années 80, lorsque je me rendais au camp de voile en Bretagne, les moniteurs prenaient le train de Genève jusqu’à Lyon, puis de là un train de nuit qui nous amenait à Vannes. Siège en tissus moquette, rideaux, lumières à gros bouton, tout était comme dans mes souvenirs, en plus poussiéreux et plus délabré, partout des lampes et des panneaux manquants. Nous étions déjà monté à bord de rails Corail à bord du TER entre Bâle et Strasbourg, mais celles-ci avaient été réaménagées.

Le paysage le long de la vallée du Rhône à partir de la gare de La Plaine est magnifique, malheureusement les vitres sales, jaunies par le temps et les tags n’offraient qu’une visibilité restreinte. Déjà à l’époque j’avais trouvé la ville de Bellegarde-sur-Valserine sinistre, avec ses maisons en ruine le long de la rivière. La gare a été un peu modernisée, avec un nouveau quai pour la ligne des Carpates. Je n’avais aucun souvenir de la gare de Culoz, l’ancienne gare de triage sert à présent à ranger le matériel SNCF qui va être démantelé, on y trouve de locomotives et automotrices datant des années 70, mais aussi des TGV sud-est de la première génération. Spectacle triste pour un amateur du rail.

Vue d'une locomotive BB 22200 (nez cassé)À partir de Lyon, nous avons pris le TGV en direction de Nice. Gros contraste. La matériel est moderne, propre et beaucoup plus exigu. Si les portes des wagons Corail étaient hautes et étroites, le compartiment bagage était généreux, pas besoin de plier la poussette. L’entrée du TGV est plus large, mais elle descend, il me faut plier la poussette, l’escalier est raide. Je suppose que la vision de la SNCF était d’avoir une clientèle d’hommes d’affaires en première classe. Il y avait pas mal de personnes âgées qui peinaient avec les escaliers.

Par chance, aucun de nos billets n’est tombé sur un jour de grève, et notre voyage c’est plutôt bien passé, le TER au retour a eu 30 minutes de retard, mais je ne saurais dire si c’était dû à la grève. Ce que j’ai trouvé saisissant c’est le contraste entre un TGV moderne et rapide, mais situé dans une logique d’avion – espace limité, gares situées à l’extérieur des villes – et des trains classiques largement restés au XXesiècle.

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