Tigres à la retraite – Alliance Terrienne

Une elfe dans un uniforme militaire noir

Le fil RPGaDay de cette année à été l’occasion pour et de mentionner mon rôle dans le jeu . Si c’est un jeu que j’ai cessé de pratiquer il y a plus d’une décade, j’y avais à l’époque investi pas mal d’énergie. C’est une bonne occasion pour parler de différentes idées que j’avais à l’époque sur ce jeu et j’ai donc décidé d’écrire quelques billets rétrospectifs pour expliquer mes idées de l’époque, avec un peu de recul…


Les meilleures éléments d’un jeu de rôle sont souvent ceux qui sont apparus durant le jeu, un élément improvisé pour une partie qui prend une vie propre et se développe avec le temps. La , mais aussi l’ordre de , sont des organisations qui ont émergé de différents scénarios de Silly-TV(si-li-ti-vi) (le nom donné à ma version de Tigres Volants).

J’ai mentionné dans un billet précédent , le cadre d’une campagne que je n’ai jamais pu finir. Cette campagne avait une idée centrale déstabilisatrice pour l’univers de Tigres Volants : d’anciennes planètes de l’Arlaurientür étaient redécouvertes par le CEPMES et la Sphère en général. Cette idée, ce contact a continué à se développer comme élément de fond dans , mais aussi dans des scénarios isolés.

Que se passerait-il si de nouvelles planètes étaient (re)découvertes ? Pour les habituées de l’univers de TV, une réponse qui vient rapidement à l’esprit est, Central City va encourager les nouveaux venus à rejoindre la fédération des hautes terres. Le problème, c’est que cette histoire a déjà été racontée. L’invasion bloquée par la guérilla, c’était Alt et les Talvarids, l’invasion bloquée par les mercenaires de la Dame de Fer, c’est la Fédération des États de la Frontière (FEF). Les planètes redécouvertes qui rejoignent l’étendard highlander, c’était Perle et Fortune en 2289.

Et si l’armée highlander avait un allié ? Et si l’invasion était un succès ? Et si le problème ne serait pas la résistance, mais quelque chose qui se trouve sur ces mondes ? Quelque chose, qui, contrairement aux mondes conquis précédemment, pouvait affecter en profondeur la société highlander ?

Quand on considère l’étendue des territoires européens, les colonies hostiles mais largement vides, on a une culture de colonisation, voire de terraformation, du côté highlander, il y a clairement la même tendance, mais aussi une mouvance de conquête, un mouvement que j’avais baptisé les stronglanders. Vu le caractère violent de la société des NAUS, il semblait naturel qu’il y aurait une mouvance similaire.

L’idée centrale des comptoirs de Ruïn était d’avoir des mondes perdus, la chasse gardée de clan marchands qui s’assuraient ainsi un monopole de transport. Que se passerait-il, si une de ses planètes dénuées d’existence officielle était envahie, la République Eyldarin, – qui joue en général le rôle d’empêcheur d’envahir en rond – se trouverait dans une situation difficile pour intervenir.

La chute du président pro-mutant aux USA, l’émergence de l’aile dure, mais aussi le renforcement des stronglanders du côté highlanders fut le résultat de scénarios joués par mes joueurs, pas toujours un succès des personnages joueurs. L’Alliance Terrienne (AT) fut autant une création de mes joueurs et des actions de leurs personnages que la mienne. Même si ce n’était pas voulu, c’est aussi le nom du gouvernement terrien dans Babylon 5, qui a lui aussi, son siège à Genève.

Évidemment, pour lancer une invasion de ce genre, il faut un prétexte. Les terroristes auraient été le choix classique, mais on parle de Tigres Volants, donc ce furent des (faux) pirates extérieurs à la Sphère qui devaient servir de casus belli. Leur attaque sur la station TLA-3 fut naturellement le cadre d’un scénario où les personnages parvinrent à détruire une Battelstar (admirable et inattendu) mais pas à empêcher l’attaque pirate (personne n’est parfait). Les dés étaient lancés, et l’histoire en marche.

Un aspect intéressant d’une invasion c’est que c’est une forme brutale d’échange culturel. Si la fédération des hautes terres a envahi de nombreux endroits exotiques, elle ne semble pas en avoir tiré grand chose, les croisés, avaient, au moins rapporté le savon. Là, je voulais que cela soit différent, et les discussions avec Axelle ont apporté deux pistes intéressantes.

D’abord, que les habitants des colonies redécouverte furent d’une certaine manière libérés par les envahisseurs, ils étaient maintenus isolés par les clans marchands, ce qui s’est traduit par son personnage joueur. Ensuite, une substance très inspirée de l’épice de Dune, ce qui permettait de complètement changer la dynamique des évènements. J’ai nommé cette substance l’Ambre Noir.

L’idée d’alliance Highlander – Eyldar n’était pas originale : les contexte de base mentionne en 2291 l’Elyantura, une alliance entre la Ligue Stellaire (un autre bout d’Arlaurientür perdu, mais resté dans l’ancien mode) et la Fédération des Hautes Terres. Je ne voulais pas une alliance d’état à état, mais une lutte des classes, avec d’un côté un gravity-proletariat, i.e. une population bloquée sur sa planète, et de l’autre des clans marchands contrôlant le voyage spatial – encore une idée que j’associe à Jack Vance. L’Alliance Terrienne déboulant dans cette mécanique bien établie comme un chien dans un jeu de quilles.

J’avais toujours associé aux Highlander la notion de production mobile, peut-être une réminiscence des jeux Command & Conquer, les Highlanders étant un mélange de GDI et de Nod. Vu la distance entre le front et la terre, il semblait logique que l’AT produise une bonne partie de son équipement en vol. Si on mélange une armée autonome, distante de sa base et une drogue qui donne des pouvoirs psychiques et rend mégalomane et on a une situation explosive.

Le problème avec un front d’action qui ressemble à un jeu RTS, c’est que ça ne fait pas toujours un bon cadre de jeu de rôle, les scénarios que je faisais jouer se situaient toujours sur les côtés, dans les coulisses, les petits trafics qui prenaient de l’ampleur alors que l’Ambre Noir corrompait l’Alliance Terrienne. C’est un aspect qui plaisait aux joueurs, cela donnait un antagoniste plus intéressant, l’histoire à donc continué dans cette direction, jusqu’à aboutir à la rupture logique entre la terre et son armée errante et droguée.

Les tournants suivants de l’histoire furent aussi le résultat de parties jouées. D’un côté une révolution dans les coulisses du pouvoir highlander, la Police Politique, plus encline à une politique douce, reprenant le dessus. De l’autre une action de sabotage sur un des vaisseaux usines de l’AT, devenu sentient. Il me semble qu’il y avait aussi eu une raison permettant à la République Eyldarin d’intervenir, mais je l’ai oubliée.

Dans les fait, la déroute de l’AT ouvrait pas mal d’options intéressantes pour l’univers de Tigres Volants. Les reliquats de cette armée allait former une nouvelle population avec une culture propre, apatride, très technologique et post-humaine – implants et supports étant nécessaires pour compenser les effets de l’Ambre Noir. Comme mentionné précédemment, je suis un fan d’, en particulier du traitement cyber-post humain qu’il avait appliqué à la série d’Anime . Les parties de Silly-TV se situent dans un univers où un traitement similaire à été appliqué au monde de TV. À présent je disposais d’une faction pour incarner cette tendance, et cette faction était apparue de manière organique dans l’univers de jeu.

Si l’Alliance Terrienne a été le point de convergence d’une grande parties de mes idées pour Tigres Volants, elle aura aussi été le chant du cygne. Il y a eu pas mal de chamboulements dans ma vie et je suis passé à autre chose. Lorsque j’ai repris le jeu de rôle, j’ai essayé de refaire du Tigres Volants, mais j’ai réalisé que je préférais jouer avec des contextes plus simples à expliquer aux joueurs : pour le science-fiction, j’ai opté pour , qui m’a permis de faire le même genre de scénarios…

Eowyn en uniforme de l’Alliance Terrienne © Psychée / Axelle Bouet.

3 thoughts on “Tigres à la retraite – Alliance Terrienne”

  1. Dans l’univers de Tigres Volants, Genève est la capitale de l’Europe. Pas des USA, ni de la Fédération des hautes-terres.

    • Le ‘aussi’, désignait surtout le fait que Genève soit la capitale de quoi que ce soit mis à part Genève…

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