Plaidoyer pour le méga-mètre

Il est de bon ton de railler les habitants des États-Unis pour leur usage de vieilles unités impériales, mais force est de constater que les européens n’utilisent pas toujours les unités métriques de manière très logique. Ce que je trouve intéressant, c’est que les gens parlent en milliers de kilomètres.

Par exemple, la distance qui sépare Zürich de Belgrade est de 1300 kilomètres par le route, pourquoi ne pas simplement dire 1.3 méga-mètre? Un méga-mètre, c’est environ 1 heure ½ de vol, une demi journée (six heures) en train à grande vitesse, une journée (12 heures) de route, 28 heures pour un bateau porte container. La distance de la terre à la lune est de 384 méga-mètres, la vitesse de la lumière est d’environ 300 méga-mètres / seconde. Le territoire de la France métropolitaine tient dans un carré d’un méga-mètre de côté.

Au moment où j’ai écrit ce billet, il y avait une entrée pour le mot méga-mètre dans la wikipedia anglaise mais pas dans la française. Je pense qu’utiliser des kilomètres pour les grandes distances tend à embrouiller les gens, les grands chiffres deviennent très vite très abstrait, et la différence milliers, millions, et milliards devient académique.

3 thoughts on “Plaidoyer pour le méga-mètre”

  1. Mégamètre pour la taille d’un pays, gigamètre pour la taille du soleil, téramètre (et demi) pour la distance Soleil-Saturne, pétamètre pour 1/10è d’années-lumières…

    Après tout, on utilise bien ces unités pour l’informatique, mais vue la piètre notion qu’ont les non-geeks et non-scientifiques des volumétries en informatique en pratique, sans parler des élèves de ma femme qui au lycée n’ont toujours pas compris la notion du préfixe kilo-, je ne sais pas si le commun des mortels suivrait…

    Au quotidien nous utilisons le mètre et le kilomètre. Il est assez rare d’utiliser les milliers de kilomètre sauf pour quelques globe trotters ou commandants de bateaux ou avions, et les milliers restent des quantités « manipulables ». Au-delà, l’utilisation est trop rare pour devoir mémoriser une unité de plus. Quant aux spécialistes, ils ont déjà des unités pratiques ( UA, année-lumière, parsec…)

    Je vois une utilité inverse : donner une unité aux utilisateurs informatique de la distance incomensurable qui sépare le caractère (octet / mètre) du disque dur plein (téraoctet / téramètre). Ou pas, parce que les distances astronomiques sont justement astronomiques.

  2. Cette confusion d’échelles est problématique, les gens sont toujours étonnés lorsque tu fais remarquer que le différence entre un millionnaire et un milliardaire, c’est la différence entre une pile de billets d’un mètre de haut et d’une pile d’un kilomètre de haut…

    • Excellente analogie. (On pourrait analyser la lutte des classes en terme de hauteur de billets maximale à atteindre.) En plus, le bonheur/confort obtenus avec cet argent n’est pas proportionnel à la quantité, mais plutôt au logarithme.

      Mais je crois que la notion d’échelle n’est pas du tout acquise pour la majorité de nos semblables…

      En plus il y a le piège des volumes, la différence entre un litre et un mètre cube semble moins importante qu’entre un mètre et un kilomètre… Nous ne somme pas câblés pour les volumes. Non plus que pour l’énergie cinétique qui évolue avec le carré de la vitesse, nous sommes bêtement linéaires.

      Bref le terme de “milliers de l’unité standard que tout le monde utilise” me semble avoir encore de beaux jours devant lui pour le commun des mortels. Nous informaticiens ne pouvons pas faire ça car nous manipulons réellement beaucoup d’échelles différentes (du bit au pétaoctet).

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