Voiliers volants…

Voilier Volant

Outre le fait que c’est une allitération amusante, on retrouve le concept de voiliers volants dans pas mal de mondes de high fantasy; on s’attendrait à ce que ait fait une couverture d’album avec un de ces engins magnifiques et baroques (à mon grand étonnement je n’en ai pas trouvé sur le Web). Évidemment, le fonctionnement sous-jacent de l’engin me laisse perplexe.

La première question qui se pose est : comment l’engin vole-t-il ? La réponse réside en général dans un matériaux magique qui fait léviter les choses, appelons le burinium. Le problème c’est que si ce matériau maintient simplement le navire en l’air, les voiles ne fonctionneront pas, il manque un point d’appui. En général c’est l’eau qui offre ce point d’appui, sauf si le navire va dans le sens du vent, ce n’est pas le vent qui fournit l’énergie au bateau, mais la différence entre le vent et le référentiel (l’eau).

Donc pour qu’un voilier volant fonctionne, il faut que le burinium maintienne le bateau à un point fixe dans un référentiel, typiquement la planète (sinon, ça va être compliqué). C’est une force purement inertielle : elle compense la gravité, mais aussi le vent. Le fonctionnement physique de la chose est laissé en exercice au lecteur. Donc les voiles fonctionnent grâce à la différence entre le vent et le référentiel du burinium. Sauf que la poussée ainsi produite sera contrecarrée par le même burinium. Donc il faut que le burinium soit modulable selon les axes, en ajustant la force verticale, on contrecarre plus ou moins la gravité, en ajustant l’axe correspondante à la poussée des voiles, on évite de contrecarrer la poussée des voiles.

À quoi ressemblerait un tel navire ? La première observation c’est que le bateau n’a pas besoin de quille: pour contre-carrer la gîte des voiles, il suffit de mettre des voiles en dessous du bateau, évidemment cela rend l’atterrissage un peu délicat, mais les mats peuvent être, proportionnellement deux fois plus courts. En plus, comme l’engin peut choisir son altitude librement, il peut chercher les airs en hauteur, donc moins de voilure est nécessaire.

La forme de la coque dépend largement des contraintes du burinium, si c’est une seule masse centrale, la coque sera probablement suspendue à celle-ci, en plus de la ligne de quille, il faudra donc des suspentes pour rapporter la traction sur l’élément porteur. Vu que le frottement de l’air est bien plus faible que celui de l’eau, l’aérodynamique de la coque n’est pas très importante, de fait il faudra beaucoup plus de hublot vers le bas, vu que les principaux obstacles sont en bas.

J’ai fait un schéma, avec un gréement avec trois mats et des voiles latines, la proue est à gauche. Les voiles de queues sont destinées à faire tourner le navire vu qu’il n’a pas de gouvernail. Si le résultat ressemble à un poisson, c’est assez naturel, vu que ce sont des créatures qui naviguent en 3 dimensions. Le résultat est un peu déséquilibré, je suppose qu’il faudrait mettre plus de masse à l’avant.

À noter qu’avec le même burinium, on pourrait faire un bateau plus simple, avec des voiles sur le côté, qui ne nécessite pas de vent, il suffirait de gagner de l’altitude grâce au burinium, puis à se laisser planer. La trajectoire serait plus erratique. L’optimum, je suppose, serait de combiner les deux approches : de grandes voiles dorsales et ventrales pour utiliser le vent, et des voiles latérales (des ailes), pour planer.

One thought on “Voiliers volants…”

  1. Ha tiens, c’est un article exprès poour moi, cela ! Je ferai un commentaire pour expliquer pourquoi, le temps de poster l’article prévu sur mon blog.
    Merci, Thias !

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