Été de l’échec – Management

Summer of Fail

Le leadership a été un aspect récurrent dans ma vie ; si diriger des gens n’a jamais réellement été ma tasse de thé, j’ai en même temps tendance à m’impliquer dans les projets, et vouloir influencer la manière dont les choses se passent. Cela revient à prendre une position quelque peu influente. Ainsi je suis devenu moniteur de voile, puis chef de camp, appointé à l’armée, rédacteur en chef de fanzine, assistant à l’université, puis enseignant, et enfin au travail, je suis devenu tech-lead, puis technical lead-manager.

Je n’ai pas l’impression que j’ai cherché à obtenir le pouvoir, soit c’était une condition pour faire ce que je voulais (voile, thèse), soit il fallait quelqu’un et j’ai accepté le rôle. Force m’est de constater que très souvent, ces positions ont été pour moi une source de stress, plus une fois les choses ne se sont pas terminées de manière optimale – nous sommes toujours dans l’été de l’échec. Je suis à nouveau tech-lead.

En général, ces positions impliquent le mélange de deux rôles : d’une part être celui qui montre les choses à faire (j’aurais tendance à appeler ça le leadership) et de gérer les gens qui forment l’équipe (j’appellerais ça le management). Or il se trouve que j’arrive à remplir le premier rôle, mais que je ne suis pas très bon dans le second : j’arrive à gérer les gens pour peu qu’il n’y ait pas de problème, ce qui revient à dire que je suis un bon pompier, tant qu’il n’y a pas de feu.

Le leadership est pour moi une sorte d’exercice de clarté : il faut décider dans quelle direction le chariot devrait avance. Il suffit d’écouter l’équipe, d’envisager toutes les possibilités, d’écarter celles qui sont mauvaises, et on a la réponse. Si on travaille avec des gens intelligents et compétents (le grand avantage de mon boulot actuel), la conclusion est souvent une évidence, ce qui fait qu’il n’est pas nécessaire de convaincre qui que ce soit. S’il n’y a pas de solution, il n’y a pas de problème.

Le management est pour moi pratiquement l’inverse : chaque personne est une île à part et une grande part des problèmes revient à l’équilibre entre l’individu et le projet, le groupe, et si on ne trouve pas de solution, c’est, à une échelle ou un autre, un drame. À ce stress s’ajoute le fait que cette position d’influence éveille des réactions diverses sur les gens qui sont souvent désagréables, veulerie face au pouvoir, ou, au contraire, rejet.

Ces deux rôles requièrent des personnalités différentes, et s’il est possible de cumuler les deux, je n’ai pas trouvé ça évident. Ce que je trouve dommage c’est que la majorité des organisations les fusionnent dans la notion de cadre.

2 thoughts on “Été de l’échec – Management”

  1. Parfaitement d’accord.

    En France, dans les sociétés informatiques, la tendance est de pousser les techniques qui mûrissent vers de la chefferie de projet et du management d’équipe. Cela réclame des qualités qui n’ont rien à voir avec le poste précédent. J’ai toujours freiné. La dernière chose à laquelle je tiens est de manager des gens comme moi :-)

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