Imprimantes 3D & marxisme

Machine Volante – Léonard de Vinci

Je suis toujours un peu ennuyé lorsque les gens s’extasient sur les dessins de machines volantes de Leonard de Vinci ; les dessins sont magnifiques, et l’ingénierie sous-jacente très intéressante, mais les gens tendent à se fixer sur l’idée.

Hors l’idée est bien plus vieille (Icare) et il a fallu plusieurs siècle d’ingénierie pour arriver à une machine qui vole effectivement. Si on n’a pas réglé les détails d’implémentation, une idée, aussi brillante soit-elle, est aux mieux inutile, au pire dangereuse : la cire est un adhésif pitoyable. Il aura fallu quelque siècles et pas mal d’ingénierie pour que le vol soit devenu banal.

Une belle idée qui a échoué dans les grandes largeurs, c’est la distribution des moyens de production du marxisme ; les grand bonds en avant, quand l’implémentation ne suit pas, c’est un bon moyen de tomber de haut. Évidemment, on a blâmé l’idée, et le sujet ne semble plus survenir souvent en politique…

L’ironie c’est que cette idée est implémentée par des gens qu’on n’associe pas exactement avec le marxisme : les hackers. D’abord par le biais de l’informatique personnelle, qui donné des ordinateurs aux gens, et non plus seulement aux institutions. À présent c’est au tour de la fabrication, avec les différentes machines de production personnelle : imprimantes 3D, coupeuse laser, machines CNC, etc. Toutes ces machines permettent à des individus de produire des biens de relativement haute qualité de manière décentralisée.

Ces machines sont aujourd’hui au même niveau de développement que l’étaient les ordinateurs personnels dans les années 80, le domaine d’enthousiastes qui les utilisent dans des clubs (hackerspace), on peut s’attendre à ce que ces technologies soit dans quelques années aussi disruptives pour la société que l’est aujourd’hui l’informatique, il faut d’abord régler de nombreux détails d’implémentation, rendre les machines moins couteuses, plus fiables et plus faciles à utiliser, bref ce qui sépare l’Apple I de l’iPhone.

La grande ironie, c’est que les politiques de gauche ne soutiennent pas massivement ces technologies, quoique, la politique a toujours été le domaine des idées, pas de l’implémentation.

2 thoughts on “Imprimantes 3D & marxisme”

  1. Le gros problèmes des politiques, c’est que, bien souvent, elles sont institutionnalisées et, du coup, elles ont tendance – consciemment ou non – à privilégier le status quo. Seuls des partis qui ne sont pas encore au pouvoir, comme le Parti pirate, s’intéressent réellement aux technologies disruptrices – et encore: bien souvent, l’extrême-gauche s’en méfie.

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