Ex-word Dataplus 2

Ex-Word Data plus 2

J’avais promis il y a un bon moment de faire un billet sur mon dictionaire électronique français-japonais.
Je m’y mets enfin. Une des raisons pour ce retard est la difficulté de faire la critique d’un objet que je ne sais pas bien utiliser, et donc c’est accessoirement le premier exemplaire que j’utilise.

Les 電子辞書 denshi-jisho (dictionnaires électroniques) sont très courants ici au Japon. Ils remplacent les dictionnaires papiers et les dictionnaires de traduction entre langues. Ils ont l’avantage de permettre de rechercher un mot ou un kanji phonétiquement, ou par radical. Dans mon cas j’étais surtout intéressé par le fait d’avoir un dictionnaire pour passer du japonais à une langue que je connais. Les dictionnaires japonais-anglais sont les plus communs et j’aurais pu me débrouiller sans trop de peine avec un dictionnaire japonais-anglais. Néanmoins j’ai préféré en chercher un qui contiennent aussi la traduction vers le français: une indirection de plus j’ajoute jamais à la qualité. J’ai l’impression de certaines vocables se traduisent plus naturellement sur des mots français.

J’ai été chez Yamada-denki (une chaîne d’électro-ménager très commune) et j’ai pris celui l’unique modèle qu’ils avaient qui contenait le français. Vu mon niveau de japonais à l’époque (c’était l’été dernier) je n’étais pas en position de poser trop de questions au vendeur, j’étais fondamentalement content de réussir à acheter ce que je voulais. Le dictionnaire était assez cher, mais j’ai considéré que c’était un investissement utile, et je ne suis plus étudiant non plus, donc je peux me permettre ce genre de dépenses. Bref, j’ai acheté un Casio XD-LP7200.

La première observation, c’est que si c’est un dictionnaire de traduction l’interface à proprement parler n’a été programmée qu’en japonais. Donc il faut naviguer dans les menus en kanjis, ce qui pour un débutant n’est pas évident, il m’a fallu pas mal de tâtonnements pour trouver les fonctionnalité de base. Le plus gros problème de ce design centré sur le client japonais, c’est que lorsque j’entre un mot en français, j’ai les kanjis du mot en japonais, mais pas la lecture. Donc je peux rapidement trouver l’écriture en japonais d’un mot, mais pas la manière dont on le prononce. La situation n’est néanmoins pas désespérée, en effet une fonctionnalité pratique de ce dictionnaire est qu’on peut sélectionner un mot ou un kanji et faire une nouvelle recherche. Donc ce que je fais, c’est que j’entre le mot en français, je sélectionne le kanji de la traduction et je demande une traduction en sens inverse qui me mène à une page qui contient la lecture. Ouf.

Le dictionnaire contient de fait une dizaine de dictionnaires et d’encyclopédies. Vu mon niveau, je n’utilise que le dictionnaire français-japonais et inverse. Il m’arrive d’utiliser le dictionnaire japonais-anglais quand je ne trouve pas le mot dans le dictionnaire japonais-français. J’ai l’impression que le dictionnaire japonais-anglais est plus complet, c’est à dire qu’il contient plus facilement des mots composés. Au delà, je ne peux malheureusement pas juger de la qualité des différentes encyclopédies. Parmi les fonctionnalités inutiles pour moi, il y a un guide de prononciations japonais (d’où la sortie audio).

Une fonctionnalité qui aurait été utile pour moi est la connection USB. Le dictionnaire comporte en effet un slot SD et une prise mini USB standard. Le dictionnaire offre la possibilité de stocker des fichiers textes sur le dictionnaire, et de les lire. Vu que j’ai très souvent ce dictionnaire sur moi, ça aurait été pratique de stocker mes notes dessus, voire une copie de mon agenda.

J’ai donc promptement mis une vieille carte SD sortie d’un téléphone portable et connecté le tout à mon laptop. Résultat, rien. J’avais naïvement assumé que le dictionnaire implémenterait la norme USB mass storage – la norme qui définit comment interfacer un espace de stockage via USB – ce n’est pas le cas. Cette norme est supportée par la grande majorité des appareils photos numériques, les clefs USB, les baladeurs MP3, la PSP, les téléphones portables, et les lecteurs de cartes SD, memory-stick et autres. Bref, c’est le standard, que même Sony ne peut pas ignorer.

Mais on ne parle pas d’un appareil Sony, mais Casio. Donc pas, de standard, mais un programme qui officiellement ne fonctionne que sous Windows en japonais. Quelque part, devoir installer un programme pour transférer des bêtes fichiers texte me semble très ⅩⅩème siècle. Du point de vue design c’est complètement idiot, car cela force Casio a implémenter et maintenir un utilitaire. Je suppose que cela leur donne l’impression de pouvoir contrôler l’accès au données dans le dictionnaire et éviter qu’un programme copie ou utilise le dictionnaire depuis un ordinateur.

Cela dit, je ne me suis pas découragé, les données sont stockées sur le SD, regardons quel est le formattage. C’est du FAT, tout n’est pas perdu, cela veut juste dire qu’il est possible modifier les fichiers directement sur le SD. Faux. J’avais encore une fois assumé un design rationnel. Même si les données sont stockées sur le SD, l’index semble être stocké dans le dictionnaire, donc si on change le SD en dehors du dictionnaire, par exemple en effaçant un fichier, le dictionnaire ne s’en rend pas compte, il donne juste un message d’erreur. C’est naturellement un design de grouillot, dupliquer une structure de données d’un file-system, surtout s’il est amovible dans la mémoire du système principal est un bon moyen pour arriver à un état incohérent. Pas que j’ai été jusqu’à présent impressionné par les informaticiens japonais, autant ils comprennent bien le hardware, autant au niveau software, ce n’est pas ça, les programmes japonais sont souvent très mauvais. Il y a une raison pour laquelle le japon exporte du matériel, mais presque pas tellement de logiciel.

En conclusion, je dirais que le dictionnaire est un outil utilisable, certainement plus qu’un dictionnaire papier. Il souffre par contre de mon point de vue d’avoir été conçu pour le marché japonais. Entre les nombreuses encyclopédies que je ne peut pas lire et l’interface USB mal fichue, j’ai l’impression de n’utiliser que 10% des capacités de l’appareil. Quelque part, cet appareil a des meilleures caractéristiques qu’un Mac classic, mais avec des limitations de software terribles.

Fiche Technique

Modèle:
Ex-word dataplus 2 XD-LP7200
Fabricant:
Casio
Batteries:
2 × AA
Clavier:
QWERTY, touches de directions, deux petit hauts parleurs intégrés
Écran:
Noir blanc 480×320 pixels
Interfaces
Sortie audio (mono), slot SD, port USB (mini)
Prix
¥ 36’800

J’ai ajouté une petite page d’instructions.

3 thoughts on “Ex-word Dataplus 2”

  1. Bonjour!
    J’ai reçu ce dictionnaire il y a quelques jours et j’ai encore beaucoup des difficultés à m’orienter dans les menues et surtout entre eux. (Kanji trouvez, quelle est la plus vite possibilité de trouver la traduction? etc) Encore plus, vu que je suis qu’en première année.
    Est-ce que tu ne sais pas par hasard où est-ce que je pourrais trouver un guide/mode d’emploi soit en français, anglais, allemand ou polonais?

    Merci,
    Martyna

  2. J’ai cherché un tel dictionnaire, malheureusement je n’en ai pas trouvé.
    Si tu as des questions précises, je peux peut-être t’aider.

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