Retour au pays

Or donc, je suis bien arrivé à Genève, si le voyage a été long il s’est passé sans encombres. Je suis à présent à Genève, chez mon frère. La bonne nouvelle c’est que mon téléphone mobile fonctionne, donc on peut me téléphoner ou m’envoyer des messages, pas trop, vu que le roaming depuis le Japon, c’est plutôt cher.

Avec le retour au pays, naturellement j’ai eu droit à la paperasse. Si la paperasse Japonaise peut-être assez terrible, les Suisses restent en ligue. Un des points qui m’a frappé se trouvait sur la lettre d’accompagnement de mon congé militaire.

Vous êtes responsable d’assurer la liaison, au moyen d’une adresse de contact en Suisse, avec le commandement d’arrondissement de Genève.

Quelque part, cela me semble résumer la stupidité de l’administration militaire. Cette administration ne peut, dans sa nature profonde, appréhender le concept d’étranger. Je peux partir à l’étranger, tant que je garde une adresse en Suisse. Dans mon cas, cela veut juste dire que tout le courrier militaire doit transiter par ma mère, mais je me demande ce que ferraient des gens qui n’ont pas de gens en Suisse dans lesquels ils peuvent avoir une absolue confiance. Car c’est bien là le centre du problème, cette règle m’oblige à faire confiance à une tierce personne en Suisse. Si cette personne ne relaie pas le courrier qui est responsable ? Fondamentalement, l’armée suisse assume que tout bon Suisse a une brave maman en Suisse. Aller à l’encontre de ce principe est inconcevable.

Pourquoi l’armée Suisse ne peut-elle pas envoyer du courrier à l’étranger? Vu le budget de cette entité, l’argument des frais de ports ne tient réellement pas la route. Le service des votations n’a aucun problème à m’envoyer mes bulletins de vote au Japon ce qui représente bien plus de courrier. En plus l’ambassade est le point d’ancrage de tous les expatriés, donc utiliser celle-ci comme point de contact serait la chose intelligente.

Le formulaire de congé pour l’étranger est très révélateur sur la vision de l’étranger qu’à l’armée. On y trouve donc la fameuse adresse de correspondance en Suisse, mais aussi un domicile présumé à l’étranger. Mon domicile à l’étranger ne peut être que être que présumé, car chacun le sait, les adresses à l’étranger sont fourbes, traîtres comme tout ce qui est étranger (et après on vient me dire que les Japonais sont xénophobes). L’adresse de correspondance, elle n’est pas présumée. On comprends dès lors la préférence de l’administration militaire, mieux vaut une bonne adresse fiable en Suisse plutôt qu’un domicile présumé à l’étranger. Le fait que la première est un artefact administratif et que je vis effectivement et physiquement dans la seconde est un détail qu’il vaut mieux ignorer.

Après tout, chacun le sait, il n’y a rien de pire pour une armée que de savoir réellement ou se trouvent ses soldats.

One thought on “Retour au pays”

  1. (mdr)

    Bon, l’armée est quelque chose de bizarre dans son ensemble. Par exemple, je viens de recevoir la notification de taxation militaire. Il est écrit dessus, à la rubrique rabais, “Nombre de jours de service militaire effectifs”, puis un nombre. Mais, et là je suis intrigué, qu’en est-il des jours que j’ai passé au service civil après avoir objecté ??

    Enfin bon.

    Tu passe quand à Lausanne ?

Leave a Reply to edomaurCancel reply

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.