Le goût de Tōkyō

Un gratte ciel de Tōkyō

J’aime bien les anthologies de nouvelles, cela permet de découvrir de nouveaux auteurs, des idées, et le format ce prête bien à une lecture souvent interrompue. Durant mon récent voyage à Dublin, j’ai lu Le goût de Tokyo, un petit livre de 117 pages qui exactement le bon format pour se coincer de manière ennuyante dans le casier où l’on range les instructions de sécurité de l’avion. Ce n’est de loin pas un livre unique, il y a toute une série de livres intitulés le goût de… suivi du nom d’une ville. La sélection de texte apparaît assez diverse, auteurs, mais aussi architectes, sociologues, japonais, écrivains francophones mais aussi anglophones, bref, une grande variété.

Le goût de Tokyo
Rédacteur : Michaël Ferrier
Le petit mercure
ISBN : 978-2-7152-2811-5

Je ne fais probablement pas partie du public cible, vu que j’ai déjà visité plusieurs fois la capitale de l’est, quoi qu’il en soit le livre m’a laissé perplexe. Il ne s’agit pas, comme dans une antologie, d’une collection de nouvelles ayant leur propre structure, un début, une fin. Ici on a affaire à de courts extraits de 2-3 pages, auquel on a accolé une introduction et une sorte de synthèse. Vu le commentaire en page 6, la longueur des extraits pourrait être justifiée par des considérations non littéraires.

Nous avons tenté de joindre tous les auteurs ou leurs ayants droit. Pour certains d’entre eux, malgré nos efforts, nos recherches de coordonnées n’ont donné aucun résultat. Leurs droits leur sont naturellement réservés.

J’ai trouvé le résultat assez médiocre ; la qualité des textes est très variable, certains textes sont le fruits d’auteurs qui connaissent le japon et savent écrire (Nicolas Bouvier), d’autres d’auteurs japonais, mais le reste relève assez vite du fatras : écrivains célèbres ayant passés quelques jours sur l’archipel, analyses sociologiques à six sous, théories architecturales bouffies de mots vides et compliqués.

L’introduction et la synthèse de chaque texte par Michaël Ferrier ne parviennent pas réellement à donner une impression d’ensemble, à vouloir tout redire avec un style sans intérêt, il m’a fait penser à un mauvais présentateur TV. Je suppose que cette qualité de texte suffirait pour un magazine, avec de très jolies photographie sur papier glacé pour donner un peu plus de substance. La mise en page du livre m’a d’ailleurs fait penser à celle des magazines, avec trois format de texte différents pour chaque texte : fonte à empattements en italique pour l’introduction, fonte à empattement droite pour le texte principal, fonte grotesque droite pour la synthèse, avec en prime un trait dans la marge à gauche.

Bref, le goût de Tokyo est à mon avis un livre avec un intérêt assez limité, le seul point positif, c’est que l’extrait du Secret de Tanizaki Jun’ichirō m’a donné envie de lire ce livre. Pour le reste, c’est plus un article de magazine imprimé sous forme de livre qu’autre chose, et qui ne donne, à mon avis, qu’un goût très superficiel de Tōkyō.

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