Anita Bomba

Aussi loin que je me rappelle…

Souvent les choses que j’aime sont difficile à ranger dans un type précis. Anita Bomba est une bande dessinée qui entre dans cette catégorie paradoxale. La bande dessinée est bâtie sur un concept tout aussi paradoxal, le journal intime d’une analphabète. Le nom d’Anita Bomba se rapporte plus à sa propension à régler les problèmes à de la dynamite qu’à son tour de poitrine.

Autour d’elle gravitent des personnage surréalistes : un robot schizophrène, un lieutenant de police roboticien déchu et sa horde de cyborg piranhas, une sorte de chevalier en kilt affublé d’un chapeau de paille tueur, le tout dans un univers de science fiction assez vieillot qui n’est pas sans rappeler les décors de Caro & Jeunet. Les héros sont naturellement bêtes, méchants, cyniques, fous ou une combinaison des quatre. Les antagonistes incluent la terrible guilde des cafetiers, la résistance vénusienne, les amazones rigeliennes, une sorcière équipée d’un bazooka et le dieu responsable des histoires. Si l’histoire tourne autour d’un classique (chasse au trésor), elle n’est pas prévisible pour autant et compte pas mal de digressions plus ou moins classiques : génèse d’un super-héros, passage dans un trou noir, guéguerre dans les marais. Le tome 3 offre une fin assez nette, il y a un tome 4 que je n’ai pas encore lu (j’aimerais bien).

Le graphisme est très européen, sans être statique. Très typé, le trait est sûr. Les couleurs sont surtout dans les teints terre, parfois à la limite de la monochromie, ce qui colle très bien avec l’ambiance. Une bonne partie de l’histoire n’est pas dessinée mais narrée par du texte, ce qui a l’avantage de faire avancer l’histoire et de rendre le récit plus dense. Et offre un certain décalage avec l’histoire dessinée.

La Misère est presque un super-héros parce que les vrais, personne ne les reconnaît!
Pour son malheur le garde, bien qu’il soit plus fûté que Loïs Lane, n’aurait pas le temps de faire plus ample démonstration de sa sagacité, la Misère garderait son identité secrète, les cyborgs y veilleraient.

L’aspect vieillot du monde cache quelques théories foireuses, comme le fait que la magie soit liée aux cheat codes des jeux vidéos. L’histoire regorge d’allusions amusantes (à commencer par les personnalités de SIG 14 le robot) et de clins d’œil. Bref une lecture que je recommande chaudement. À présent il me reste à trouver le tome 4.

One thought on “Anita Bomba”

  1. Aaahhh, Anita Bomba… Un grand moment.

    Tu peux aussi jeter un oeil au Bal de la Sueur, 3t (oui, 3, pas 2 pas 1 pas 4, 3), par le même Cromwell (qui s’y caricature sous les traits du mécano Ralph) et Riff Reb’s (sous les traits du “capitaine” Sergueï Wladi). De Riff Reb’s il y a Mirtyl Fauvette, un détective crasseux dans une dictature écologiste, et Eric Gratien a trainé dans la conception du Soleil des Loups.

    Et puis c’est bizarre ce site en anglais pour un auteur français, c’est exprès ?

    Et puis le t4 est bien, il te le faut.

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